Bamako. Les taximen du point G
BAMAKO. LES TAXIMEN DU POINT G
Si vous vous rendez devant l’entrée de l’Hôpital du Point G, le plus grand du Mali, à Bamako, vous pouvez assister de temps en temps à l’arrivée d’un drôle de taxi à la couleur délavée désormais difficile à déceler, à la carrosserie mille fois rafistolée, bondé de monde, et où on peut lire sur les portières le sigle CTC-GIE. Ce n’est pas un taxi comme les autres, c’est un « taxi grimpeur ».
Les habitants du quartiers de Koulouba, les étudiants de la faculté de médecine, les proches des malades constituent la clientèle habituelle de ces légendaires taxis.
»Les meilleurs chauffeurs ont été formés par nous », nous dit avec orgueil Youssouf Koné, le vice-président de la coopérative; « quand tu as appris à conduire sur nos voitures, tu peux conduire n’importe quel véhicule! »
Toute une économie complexe gravite autour de ces taxis, faisant vivre une centaine de familles.
Une économie menacée? Seul les institutions possèdent la clé du problème: ce que ces hommes réclament ce n’est pas tellement de remplacer les véhicules par d ‘autres flambant neufs, dont les coûts de gestion compromettraient à jamais l’économie de la place, mais juste leur remplacement par des véhicules réformés de l’Etat; pas grand chose si on tient compte du rôle social, irremplaçable, qu’ils jouent.