Les jeunes sapeurs de Bamako – 1
LES JEUNES SAPEURS DE BAMAKO – 1
La Tabaski (nom employé en Afrique de l’Ouest pour Aïd el Kebir ou Fête du mouton) est un évènement très important dans le calendrier musulman. Pour le fêter la coutume veut que ce jour l’on sorte ses plus beaux habits, souvent confectionnés spécialement pour cette occasion. Les adolescents sont bien sensibles à cet appel et ce jour-là, à Bamako, ils se donnent rendez-vous par milliers dans les lieux publics de la ville. L’âge moyen y est très jeune: on peut y voir des enfants de 9 ans, et leurs ainés dépassent rarement les 16 ans.
L’adolescence est l’âge des premières rencontres, et les mœurs citadines font que ces rencontres adviennent de plus en plus tôt. Le vêtement devient ainsi un moyen de « se montrer » au sexe opposé. Ce qui frappe l’observateur ce n’est pas tellement la richesse des habits – apanage des adultes – mais le choix qui en est fait, et surtout l’usage des accessoires vestimentaires. Ces derniers, utilisés en abondance, tout en constituant un moyen accessible pour personnaliser sa propre tenue, permettent d’exprimer son « unicité », ce qui est à la base de l’affirmation de sa propre personnalité. L’habit devient ainsi une projection, une manière de montrer ce que l’on est ou – mieux – ce que l’on voudrait être. Le code vestimentaire s’exprime parfois par un étonnant raffinement