Camp réfugiés de Mbera, Mauritanie – 2015
61,28% de la population réfugiée dans le camp de Mbera a moins de 12 ans. Au moins 300 enfants sont considérés seuls ou non accompagnés. Les problèmes majeurs auxquels est confrontée l'enfance sont le recrutement d'"enfants soldats", les mariages précoces, les mutilations génitales des jeunes filles, le travail en bas âge.
30 jeunes femmes en trois mois prennent les cours de couture et de teinture que M. Bouhaya a mis en place avec le soutien de l'association ESD. Sanou fréquente les cours de teinture de tissus depuis deux mois. Le soir, "pour se désintoxiquer" des produits chimiques manipulés, elle boit du lait...
Les difficiles conditions de vie de réfugiés sont souvent source de conflits.
Ce monsieur est considéré comme "dérangé" par le voisinage, qui l'a rejeté. L'association Intersos mène une activité intense de médiation et d'accompagnement de personnes en état de fragilité.
Mohamed Ousmane vend "des pommades, des savons et des radios".
Chaque jour de la semaine il y a un marché quelque part dans les villages avoisinants (distants parfois une journée entière de marche). Bonne occasion pour vendre des produits manufacturés ou s'approvisionner en marchandises à revendre dans le camp.
Youma mint Kalilihna, comme Mohamed Ousmane et sept cents autres personnes dans le camp, est commerçante, mais elle fait partie du petit nombre de ceux qui ont pu créer un commerce.
M. Yaya Idrissa Touré et sa femme Mariam sont arrivés en 2013 depuis Djenné. Avec le soutien de deux ONG ils ont pu ouvrir leur restaurant, le Marhaba. Les clients sont rares, mais "suffisants", aux dires de Yaya.
M. Aboubakrine ag Mohamed et sa famille. Si on a recensé seulement 240 familles monoparentales, il n'est pas rare de trouver des familles composées d'une cinquantaine de personnes.
C'est le jour du mariage de Hamel ag Mohamed el Haj. Il ne verra son épouse Fatoumata que le soir.
Fatoumata wallet Habay est arrivée il y a deux jours à peine de son village de l'extrême Nord du Mali pour la célébration de son mariage. C'est ici que va débuter sa nouvelle vie de femme.
Des parents sont venus rendre visite aux époux. Les cérémonies du mariage vont durer une journée entière. Chez les Touaregs elles peuvent durer toute une semaine.
Les échanges avec l'extérieur sont très fréquents. Les liens entre population du Nord Mali et de Mauritanie sont très anciens. Beaucoup de familles maliennes se sont installées en Mauritanie lors des "soulèvements" des années soixante et quatre-vingt dix.
Toutes les classes sociales sont représentées dans le camp.
Le baptême de Hadijatou wallet Hammata, descendante de l'influente tribu des Kel Ansar, originaire de Tombouctou.
A l'occasion du baptême, les hommes se partagent les pages imprimées des sourates du Coran. En deux heures ils auront lu l'intégralité du livre sacré. Ceci pour que l'enfant grandisse sous la protection d'Allah et sous les auspices d'une vie utile aux autres.
Un nouveau forage fournira l'eau pour irriguer les 20 hectares de maraîchage que l'ONG FLM est en train de mettre en place... en plein désert. Ils s'ajouteront aux 8 ha de maraîchage "bio" gérés par SOS Désert. Ici Mohammed ould Brahim dans "son" jardin entouré de "ses" 30 cultivatrices...
Le matin tôt les troupeaux de bestiaux s'éloignent du camp, pour atteindre les pâturages lointains. Le camp compte 2.200 éleveurs et producteurs de lait. Si les Peuls élèvent le bétail essentiellement pour sa viande, pour les Touaregs le lait est une nourriture essentielle.
La mise en œuvre de la protection de l’enfance est confiée par le HCR au partenaire Intersos, qui travaille en étroite collaboration avec Unicef et CICR.
Seulement 3.704 enfants sont inscrits dans les six écoles primaires du camp.
En trois ans un enfant mémorise la totalité du texte du Coran. On dénombre 120 "écoles coraniques" dans le camp. Pour que les enfants puissent suivre une scolarité normale, sachant que seulement mois de la moitié y a accès, les écoles coraniques sont fermées pendant les heures de cours.
La situation sanitaire s'améliore progressivement. Cinq forages sont en mesure de fournir 29 litres d'eau potable par jour et par personne. Entre fin 2012 et fin 2014 les cas de malnutrition sévère ont été réduits de 3,2% à 0,8%. MSF et le PAM prennent en charge ces enfants avant de les confier à leur famille, en meilleure santé.