CHASSEURS MALINKE
Amoudou Keïta est un Karamogo, c’est-à-dire un guérisseur, devin et féticheur. Avec son frère Daouda ils font partie de la confrérie des chasseurs, encore très importante au Mali.
Ils sont à la fois respectés et craints par la population. Pendant des cérémonies réservées aux seuls initiés, ils exposent les différents fétiches aux pouvoirs plus ou moins puissants, qui seront ensuite abondamment arrosés et imprégnés de sang afin de renouveler leur puissance.
Leur village, Kondo, se situe près de Kangaba, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Bamako, au Mali, dans une région appelé le Mandé, région d’origine des Malinkés.
Bien connue des ethnologues, cette région a été le théâtre d’événements majeurs dans l’histoire de l’Afrique de l’ouest. En 1235, après avoir vaincu Sumaworo Kanté à la bataille de Krina, Sunjata Keita et les chefs du Mandé établirent à Kourou Kan Fouga, aux portes de Kangaba, une véritable charte considérée aujourd’hui comme la constitution de l’Empire du Mali et qui contenait déjà, cinq siècles avant la révolution française, des prescriptions qui font d’elle l’ancêtre de la déclaration des droits humains.
Les chefs du Mandé ayant fait acte d’allégeance à Sunjata, devenu Premier Mansa, celui-ci put définir les droits et devoirs de tous les peuples au sein de la fédération de royaumes constituée.
La victoire de Krina scella l’alliance des clans rassemblés contre Sumaworo Kanté assurant ainsi l’héritage de l’Empire du Ghana. Elle ouvrit aussi la voie à l’expansion de l’Islam vers le sud.
(reportage en cours)